Ces dix dernières années, les effectifs d’espèces d’oiseaux de la zone agricole ont continué de diminuer massivement. L’objectif fixé par la Confédération de conserver et favoriser ces espèces devient de moins en moins réalisable. Cependant, il reste un espoir : le Conseil fédéral a promis d’améliorer la situation de la biodiversité avec la nouvelle politique agricole.

La Station ornithologique suisse s’inquiète : ces dix dernières années, les effectifs de vanneaux huppés, d’alouettes des champs et de tariers des prés ont chacun diminué de 20%. Ces indicateurs infaillibles montrent que la biodiversité dans la zone agricole continue à baisser.

Grandes lacunes dans l’aboutissement des objectifs

Les Offices fédéraux de l’agriculture (OFAG) et de l’environnement (OFEV) ont défini dans leur rapport «  Objectifs environnementaux pour l’agriculture » quelles espèces d’oiseaux devaient être protégées et conservées dans les régions suisses utilisées pour l’agriculture. La Station ornithologique suisse a calculé un indice à partir des tendances d’effectifs de ces espèces. La courbe récemment publiée sur l’évolution des effectifs de ces espèces montre une baisse vertigineuse.

« Les espèces d’oiseaux particulièrement exigeantes parmi lesquelles se trouvent des espèces autrefois fréquentes comme le tarier des prés ou le bruant jaune, ont fortement décliné et ont déjà disparu de nombreux endroits » explique Simon Birrer de la Station ornithologique et auteur de l’étude. « L’exploitation agricole trop intensive en est la cause. L’emploi d’engrais et de produits phytosanitaires ainsi que la forte mécanisation anéantissent la nourriture de base de beaucoup d’espèces d’oiseaux et détruisent des sites de nidification. »

Lueur d’espoir

Mais malgré une situation initiale défavorable, un espoir demeure : dans la nouvelle politique agricole 2014-17, le Conseil fédéral indique comment il veut améliorer la situation des espèces animales et végétales menacées. Les agriculteurs qui fournissent des prestations de leur plein gré en faveur de l’environnement et de la diversité des espèces recevront plus de paiements directs. En même temps, l’attrait pour une intensification dommageable de la production sera diminué.

Il est possible d’allier la production de nourriture avec l’exploitation et la création d’habitats de haute valeur écologique. C’est ce que démontrent les producteurs de différents labels remportant beaucoup de succès sur le marché en ce moment.

 

Communiqué de presse de la Station ornithologique suisse du 14.04.2011

Source
Birrer S., M. Jenny & N. Zbinden (2011): Evolution des populations d’oiseaux nicheurs dans les zones agricoles de 1990 à 2009. Agrarforschung Schweiz 1 (2), 66-71.