Plusieurs études européennes montrent que des petits espaces dégagés au milieu des champs de céréales profitent aux alouettes des champs, espèce qui a déjà disparu de nombreuses régions. Sur la base de ces connaissances, la Station ornithologique suisse a mis au point des mesures de conservation. En collaboration avec les agriculteurs IP-Suisse, la Station ornithologique s’efforce de les mettre en pratique dans tout le pays, pour le bien des alouettes des champs et d’autres animaux des régions agricoles.
A la fin des années 1990, des études ont montré que les alouettes des champs nichaient souvent près d’espaces « dégagés » dans les champs de céréales, là où aucune céréale ne pousse et où la végétation reste basse et clairsemée. C’est ainsi que l’idée est venue de laisser intentionnellement des zones non semées dans les champs de blé d’hiver exploités intensivement.

Les espaces dégagés sont des bouées de sauvetage

Les résultats d’une étude britannique se sont révélés extrêmement prometteurs. Grâce à des espaces non semés appelés aussi « patchs », les alouettes des champs nichaient plus longtemps de telle sorte que le nombre de jeunes parvenant à l’envol était 50 % plus élevé que dans une région similaire dépourvue de patch. Dans une étude de la Station ornithologique suisse, on a pu montrer que les alouettes des champs défendaient de telles petites surfaces non semées. Les champs de blé avec des patchs restaient dans leur territoire jusqu’en juillet, permettant à une deuxième ou une troisième nichée d’être élevée avec succès. De plus, les petites surfaces non semées étaient souvent utilisées pour la recherche de nourriture. Par contre, le blé d’hiver sans espaces dégagés était déjà « déserté » à la fin mai. Pour le succès des mesures de conservations, il est primordial que les patchs soient éloignés des bords du champ et des traces de tracteurs afin de protéger les nichées des prédateurs. En plus des alouettes des champs, des lièvres bruns et des cailles des blés ont aussi été observés dans les petites surfaces non semées, ce qui montre que ces patchs ont aussi de la valeur pour d’autres animaux sauvages.

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