Cet article présente le point de vue de l’auteur et ne représente pas forcément celui d’EcoGeste.ch.

Dr Philippe Roch, ex-secrétaire d’Etat à l’Environnement

Le dépôt consécutif de deux initiatives pour la nature et l’environnement témoigne d’une grande vitalité citoyenne. Ces deux initiatives sont très modérées, peut-être trop, et chacune comble un grave déficit.
L’initiative des jeunes verts pour l’interdiction des véhicules les plus polluants tombe sous le sens. A un moment où la planète étouffe et où l’on se creuse la tête pour trouver des solutions aux changements climatiques, il est impensable qu’une partie des citoyens roulent avec des voitures qui consomment plus de 10,5 litres aux cent kilomètres alors qu’il existe des véhicules qui rendent les mêmes services à une consommation moindre. L’initiative est rendue nécessaire par l’échec d’une convention signée en 2002 par laquelle les milieux de l’automobile s’engageaient à réduire de 3% par an la consommation moyenne des véhicules mis en vente en Suisse.

Lorsque la bonne volonté fait défaut, il faut bien des contraintes.

En ce qui concerne l’initiative pour la protection du paysage, elle est nécessaire parce que notre loi sur l’aménagement du territoire n’est pas appliquée correctement par les cantons et que l’on continue à bétonner un mètre carré de terre helvétique chaque seconde. Puisque les cantons ne sont pas parvenus à modérer le grignotage du sol et la dégradation des paysages, il faut bien que le peuple demande à la Confédération de reprendre les choses en mains. Cette initiative est aussi très modérée, puisqu’elle demande essentiellement que l’on remplisse les zones de construction existantes avant d’en déclasser de nouvelles, et qu’elle prévoit même la possibilité de dérogations.

L’Illustré 36/08