Cet article présente le point de vue de l’auteur et ne représente pas forcément celui d’EcoGeste.ch.

Dr Philippe Roch, ex-secrétaire d’Etat à l’Environnement

Le Conseiller fédéral Leuenberger propose un nouveau système compliqué d’impôts sur les transports, parce que la Confédération cherche 75 à 85 milliards supplémentaires pour développer les transports publics jusqu’en 2040. Cette somme, qui représente 2 à 3 milliards par année, paraît énorme. On peut toutefois la comparer aux 65 milliards que le peuple et les autorités suisses dépensent chaque année, tout compris, pour les transports routiers, selon les chiffres de l’office fédéral de la statistique.
L’histoire récente nous démontre que plus nous construisons, élargissons et améliorons les routes, plus la circulation automobile augmente, avec son cortège de bruit, de pollutions et de dangers.

« Notre santé, le paysage et l’environnement y gagneront »

Après avoir largement favorisé la route pendant cinquante ans, il est temps de donner la priorité aux transports publics, qui coûtent aujourd’hui dix milliards par an, soit six fois moins que la route. Le but doit être de réduire la circulation automobile, d’améliorer les services rendus par les transports publics, et de favoriser la mobilité douce, à pied et à vélo. Notre santé, le paysage et l’environnement y gagneront. Nous n’avons pas besoin de nouveaux impôts pour cela. Il suffit d’affecter une part plus importante des impôts sur les carburants aux transports publics. L’initiative de l’Association transports et environnement, qui demande de transférer un milliard du budget fédéral de la route au rail, sans dépense supplémentaire pour la Confédération, est un premier pas dans ce sens. Elle a déjà récolté 150’000 signatures en huit mois.

Si il manque encore la vôtre, vous pouvez signer sous : www.initiative-ate.ch.

L’Illustré 48/09